De la palpation du sein

Bébé pleure. Maman se malaxe les seins...

Certaines ont un petit ruban qui s'accroche à la bretelle du soutien gorge, d'autre un bracelet qui change de poignet... autant de méthode glamour pour savoir quel est le dernier sein donné.
Je ne suis pas glamour.
Je pose mes deux mains sur mes seins et je sens bien lequel est le plus plein et tendu.

Mais la question n'est pas là.
Je voudrais, aujourd'hui, parler un peu allaitement.

Donc, oui, j'allaite. C'est mon choix. Ce n'est pas facile tous les jours et je ne compte pas le faire éternellement, mais pour l'instant, je le fais.
J'ai la chance d'avoir du lait et que mon allaitement se passe bien. Pas de crevasses, pas d'engorgements, pas (trop) de douleurs. Alors pourquoi se priver ?

Je suis convaincue que dans les premières semaines de la vie, le lait maternel est ce qu'il y a de mieux pour le bébé. N'en déplaise aux publicitaires qui nous assurent que le lait maternisé est très bien aussi.
Mais je ne me mets pas la pression. Quand je ne veux plus ou quand bébé ne veut plus, j'arrête. Les premières semaines sont passées, je reste c'est juste du bonus et ça dure ce que ça dure.

C'est ainsi que j'ai abordé mon allaitement avec La Tornade et c'est ainsi que je l'aborde avec Cosette. J'ai tendance à dire qu'il vaut mieux un biberon donné de bon coeur qu'un sein donné de force.
Donc je respecte le choix des femmes qui ne veulent pas allaiter et je ne cherche pas à leur faire changer d'avis.

Alors ça me vexe beaucoup quand on me dit que pour mieux dormir j'ai qu'à donner un bib à ma fille et puis quand est-ce que je compte arrêter d'allaiter, d'ailleurs ?
Oui, ça m'a vexée.
Surtout que ça venait de ma belle soeur. Qui n'allaite pas. Que je ne juge pas.
Au nouvel an. Cosette avait 5 semaines...
Oui, ça m'a vexée. Comme un pou, même.

Et, la fatigue aidant, j'ai été incapable de donner une réponse correcte.
Je n'allais pas lui dire que je trouve que le lait maternisé c'est nul, sa fille à 4 mois et est nourrie à ça...
Je n'allais pas lui dire d'aller se faire voir, lors d'un repas de famille ça le fait moyen.
Je n'allais pas lui dire que j'étais moi-même en train de me poser la question d'allaiter parce que j'étais crevée et que c'était juste un mauvais cap à passer et que j'avais pas le moral...
Enfin bref, j'ai répondu de la merde.
 Et ça aussi, ça m'a vexée.

La Tornade a été allaité en exclusif jusqu'à ses 3 mois quand, quelques semaines après son entrée chez la nounou, j'ai commencé à me stresser parce que je ne tirais pas assez de lait en journée par rapport à ce qu'il buvait et que, donc, j'étais démotivée à tirer et que ça me faisait mal. J'ai alors cessé de tirer mon lait et j'ai gardé les tétées du matin et du soir. Celle du soir a sauté pour mon confort personnel (pouvoir sortir comme je veux) vers ses 4 mois. Et celle du matin a sauté de son initiative à lui pour ses 5 mois (il m'a "rit au sein" et a avidement bu son biberon... message reçu).

Pour Cosette, j'ai déjà tenté de tirer mon lait. Rien à faire, ça me fait mal. En plus, le lait tiré ne semble pas la rassasier : elle boit le bib puis se fait une tétée complète après, comme si de rien n'était. Donc je ne compte plus tirer mon lait.
Dans une semaine, elle aura 2 mois, je vais acheter du lait en poudre et elle en aura quand je ne serai pas là. C'est à dire occasionnellement.
Et dans un mois, elle sera chez la nounou 2 jours par semaine. Elle sera alors nourrie au bib ces jours là et au sein les autres jours. On verra comment mon corps s'adapte à ces discontinuités. S'il faut, je tirerai un peu les jours où elle sera pas là. On verra. Et on continuera comme ça tant qu'elle le voudra.

En espérant, juste, quelle finisse pas dormir la nuit...

En attendant, laissez moi me tripoter tranquillement les seins toutes les trois heures.